samedi 16 septembre 2017

lettera

lettre à un ami,

Rencontre...Ce matin je pensais que sa rareté tient surtout du fait que très vite nous passons de son événement à un "rend-compte"; nous allons facturer sa fortune, sceller son ouverture, obscurcir son horizon, et dans bien des cas passer à la suivante sans en avoir entendu le moindre appel. Ou pire encore nous pouvons passer des années auprès d'un être dans le simple déni de l'avoir rencontré...

Il y a une dette inscrite sous la langue qui frétille.

 Il y a un art qui mène à la rencontre qui motive tous nos sens. On a cette impression d'un aller simple...Cette sensation durera peu..C'est d'ailleurs étonnant qu'on s'y attarde autant...Notre culture est bâtie sur ce vent qui nous pousse croit-on au large alors que nous allons vers des terres connues et foulées des milliers de fois. Il suffit de voir un couple pour en saisir de suite la part archi-écrite de leur histoire...Il n'y a qu'à attendre ce jour déjà enregistré où l'un dira à l'autre qu'il s'est trompé...(Ce qui n'est pas vrai mais la "vérité" semble peu intriguer notre faux voyageur)

 Je me souviens de ce film "sex lies and videotapes" dont la fin desservait tout le propos du film. Pour résumer c'est l'histoire d'un homme qui se cherche au travers de ce qui fait jouir une femme ( il est obsédé par la masturbation féminine) et il chemine au gré de ses rencontres qu'il filme jusqu'au jour où il rencontre un vieil ami, marié à une belle passante encore endormie par la fable sociale. Bref ils se "rencontrent" et l'amour pointe son bout de nez. Et alors là...Fi de tout son chemin personnel, on passe vite à la fin où le mec ne va ni plus ni moins que prendre la place du mari...Comme si l'existence était juste une erreur de "casting"!!! Bref ça donne à réfléchir sur l'idéal qui se cache derrière tous ces affectations de l'âme...Si c'est pour juste passer par la même porte que tout un chacun...(donc de personne)

 Faut juste trouver le "bon" ou la "bonne"...E la nave va... Quel ennui que ce voyage organisé, passeporté...(ennui dérive du mot "haine"...cqfd...)
Alors je te dirais que dans ces temps qui courent à remplacer Paul par Jacques pour surtout rester sourd à ce qui se met en branle dans une "rencontre", il est fort probable que la chance d'y aller voir plus loin soit d'accepter que commence une rencontre là où son idéal se perd, là où elle se fait vacuité...

Ce vide qui prend place de notre coeur est paradoxalement cette petite lueur au large qui entonne son appel. Là commence le voyage, seul composant de ceux qui veulent du désir qu'il demeure désir, quelle qu'en soit l'errance.

 Bien à toi

 Sébastien

dimanche 18 juin 2017

Très vite il se dit qu'il devra demeurer "là". Juste après le réveil et avant que la moire ne revienne le draper, l'enfouir. Être attaché à un mat, résister...La ruse plutôt que la sacro-sainte jouissance, devenue étendard depuis que... Est ce qu'il y a un "depuis que"? Qui signifierait qu'aujourd'hui on ne peut plus penser, voir, écouter comme avant? 1873 une saison 1922 Ulysse 1927 temps retrouvé 1932 voyage 1975 séminaire XX 1983 femmes 1995 paradis 2 Je pense qu'on n'aura eu de cesse de désinscrire nos personnages d'un mauvais roman, mauvais au sens littéral du terme, roman nanti d'une négation hors "père". ........... Journal de bord.

lundi 12 janvier 2015

« Et si l’inutilité, la gratuité, le don, l’insouciance, le plaisir, la recherche désintéressée, la poésie, la création hasardeuse engendraient de la valeur ? Et si les marchands dépendaient – ô combien ! – des poètes ? Et si la fourmi n’était rien sans la cigale ? Voici venu le temps d’affirmer, contre les économistes, que l’inutile crée de l’utilité, que la gratuité crée de la richesse, que l’intérêt ne peut exister sans le désintéressement. » Bernard Maris, dit Oncle Bernard, (assassiné le 7 janvier 2015), Antimanuel d'économie

jeudi 8 janvier 2015

mardi 18 novembre 2014

The wire, the shadow line, the honorable woman, homeland, la liste serait longue de ces séries dénonçant au final sinon le mot démocratie tout au moins la ligne entre le bien et le mal. "A la fin de l'Histoire la mort vivra une vie humaine" avançait Hegel; mouais l'histoire a bon dos...par contre la mort jouit et semble avoir fait définitivement son lit au sein des familles (d'autant plus que tout un chacun veut aujourd'hui la consacrer...) Games of thrones, Dune, autant de sagas shakespearo-bibliques pour démontrer les rouages haineux qui président aux visions aveugles des prophètes enfermés à l'instar d'Hamlet dans la sacro-sainte vengeance du meurtre originel. Comme le soulignait Ph. Sollers on n'est jamais deux dans un lit... En opposition à ces ravages: La fin'amor. Dans le Midi, cet amour avec lequel se confond l'existence courtoise porte un nom : fin'amor (l'adjectif fina implique l'idée d'un achèvement), désignant un type de relation sentimentale et érotique, relativement fixe dans ses traits fondamentaux. La fin'amor est adultère, en imagination sinon toujours en fait. Le mariage est conçu comme l'un des éléments de la contrainte sociale, alors que la courtoisie repose sur le mérite et le libre don. Toute situation amoureuse individuelle est pensée et exprimée en vertu d'un schème, d'origine métaphorique, emprunté aux structures féodales : la femme est suzerain (on l'appelle midons, « mon seigneur », au masculin), l'homme est son vassal. Le lien amoureux s'exprime, du côté de la femme, par les termes juridiques de saisie, saisir ; du côté de l'homme, par service, servir. Le serment de fidélité, le baiser même, quel que soit leur sens érotique, comportent une valeur contractuelle. La « dame » (de domina, « l'épouse du maître ») apparaît toujours comme haut placée par rapport à celui qui la désire => le désir rapproche de façon emblématique du centre de la cour (centre de tout bien) celui qui le ressent. Reconnu, accepté par celle qui en est l'objet, il confère l'onor, terme ambigu, désignant à la fois un fief, un titre de gloire et l'appartenance à Paratge (mot dont le sens propre est « égalité », mais qui, dans l'usage provençal, est relatif à quelque fraternité courtoise, exclusive du monde extérieur). La dame, à un moment qu'il lui appartient de choisir en toute justice, accorde (ou refuse) sa merce, mot qui signifia primitivement « salaire » (cf. notre merci). Il faut entendre par là, sinon toujours l'abandon de sa personne, pour le moins quelque faveur préliminaire, en attendant ce qu'on nomme discrètement, le « reste » ou le « surplus ». La fin'amor en effet, en dépit de ce qu'en ont écrit certains commentateurs pressés ou mal informés, n'est aucunement platonique. Une sensualité profonde l'anime et affleure sous les formes d'expression, suscitant dans le discours une abondante (quoique discrète) imagerie érotique : allusions au corps de la femme, au charme des caresses, aux chances qu'offrent l'alcôve, le bosquet du jardin, aux jeux que permet, sur une nudité difficile à toujours dérober, l'incessante promiscuité du château. Le désir sexuel se camoufle çà et là sous des hyperboles qui ont pu donner le change aux historiens modernes. Mais il s'agit en réalité d'une attitude générale conforme à l'exigence courtoise de liberté : la possession et le plaisir sont exprimés à l'optatif ou au futur. Ils représentent le terme auquel on aspire ; mais, paradoxalement, la fin'amor implique une sorte d'effroi que l'accomplissement n'entraîne un relâchement du désir. D'où le sentiment qu'un obstacle quelconque, placé entre l'homme et la femme, relève de la nature même de l'amour. La dame est désignée par un pseudonyme plus ou moins symbolique (le senhal ). L'amour partagé s'entoure du plus grand secret, se replie sur le pur échange mutuel des paroles et des gestes dans lesquels il tend à son épanouissement. Tout se passe comme si, au sein de la cour, une dame unique (l'épouse du seigneur) constituait le foyer de désirs multiples (ceux des chevaliers rassemblés), de sorte que la relation amoureuse comporte deux aspects, l'un unique, l'autre multiple. La jalousie paraît dès lors absurde, pourtant on trouve la constante pensée d'autres, impliqués dans le jeu, comme des témoins indiscrets que l'on n'individualise jamais, mais que l'on confond dans le type collectif des lauzengiers, comme des rivaux possibles (gilos), comme des frères de destin (cavaliers, dommejadors). D'où, enfin, le caractère toujours fragile de la plénitude à laquelle on tend, que l'on atteint parfois, que l'on perd pour un rien : celle qu'exprime le mot de joi, « exaltation sentimentale qui, sans être étrangère au désir, le transcende en le spiritualisant » (Belperron). Joi (mot dialectal poitevin, du latin gaudium) : conscience du triomphe de la vie dans la nature printanière, accordée à la beauté de la femme, dans la bienveillance amoureuse de celle-ci, dans le contact savoureux des corps. Le mot en vient à désigner métaphoriquement la dame elle-même, en qui tout se résume et se justifie.

dimanche 2 novembre 2014

Mattaüs passion c'est encore nuit de nu et d'huis je sais pourquoi j'aime à m'y lever précédant l'aube d'un quart tenir la barre le cap nous naviguions ô mes divers récif solitude étoile que s'est-il passé Jim tant de mécréants si tu savais comment ça cause à tout crin ça hainit sans vergogne sensure contre censure thuriféraires de la morale bon marché chacun se croyant dieu de soi et diable en l'autre on est loin du cessâtes d'être pour être qui je suis qui je hante coeur point coeur point de coeur passant par le coeur tu étais là tout de blanc vêtue illuminant le café de ta présence j'apprenais à voyager c'est à dire à écrire un art de la fugue je venais de passer de Saint Supplice des Risoires à Madrid crochet à Cadaques seconde épiphanie dans les rues jouxtant la place du 2 mai première nouvelle pour la cubaine blanche rendez vous manqué elle m'a proposé ses lèvres j'ai dit non trouille panique j'ai dû dire une connerie comme je veux votre âme et non votre corps ça craint l'élevage gauchiste petit bourgeois ça code barre les corps ça promulgue le discours Panurge du frustré unissez vous tout en violant la bonne j'ai dû quitter Madrid la vivante pour Paris again reprendre le chemin faire en sorte que la proposition se renouvelle ça a fouetté ce refus enfermé rue de l'agent B. lectures intempestives de tout ce qui sentait foutre et alcôve découverte des 3615 Pandore (à suivre)

samedi 18 octobre 2014

aujourd'hui je vais vous donner à lire ce qui m'a donné envie d'aller rencontrer les vignerons, de comprendre leur métier, leur art devrais-je dire. ça se passe . C'est magnifique. Merci Nicolas